Le personnage de roman


Le personnage de roman

I. Le roman

·               Un genre littéraire narratif qui raconte une histoire de la manière ordonnée et précise que choisit son auteur. Le roman peut être défini comme une fiction (une œuvre imaginaire) en prose (sans versification), écrite par un auteur -voire plusieurs-, même si celui-ci est parfois anonyme. Il est en général plus long qu’un conte et qu’une nouvelle, bien qu’il existe des romans courts. Il diffère du récit, qui est généralement plus simple du point de vue de la narration.

L’ORIGINE DU MOT « ROMAN »

·               Le mot « roman » est apparu au XIIe siècle. Il a alors deux significations : il peut désigner la langue parlée dans le nord de la France ou bien un récit en vers (comme les romans de la Table ronde). Le mot « roman » désigne ensuite des récits en prose d’origine populaire, romane ou celtique, comme le Roman de Renart et le Roman de Tristan (xiie–xiiie siècles). Peu à peu le sens s’élargit et désigne toutes sortes de récits d’aventures imaginaires, merveilleuses ou incroyables.

·         Le roman a son sens moderne, tel que définit Le Petit Robert :

·         « Œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. »

II. Les romans du XIXe siècle

·               Le roman historique:

·               Inauguré par l’Anglais Walter Scott, auteur d’Ivanhoé (1819), se déroule dans le passé et tente de faire revivre une époque particulière de l’histoire. Les romantiques affectionnent ce genre, notamment Alfred de Vigny (Cinq-Mars, 1826), Victor Hugo (Quatre-vingt-treize, 1874) et Alexandre Dumas, avec les Trois Mousquetaires (1844).

·               Le roman réaliste se développe au XIXe siècle avec Stendhal, Honoré de Balzac et sa Comédie humaine, puis avec Gustave Flaubert, les frères Goncourt et enfin Émile Zola. Le roman réaliste est ancré dans la réalité politique et sociale. Le physique des personnages et le milieu social dans lequel ils vivent sont décrits avec minutie.

·               Le roman naturaliste se situe dans la lignée du roman réaliste, dans le dernier tiers du XIXe siècle. Il est représenté surtout par Émile Zola qui tente d’appliquer à l’écriture du roman une méthode analogue à celle des sciences. Il étudie notamment les comportements humains et les milieux sociaux.

·               Le roman d’aventures connaît son apogée dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ces romans très populaires sont Riches en aventures, en épreuves et rebondissements.

·               Le roman fantastique naît avec le Diable amoureux (1792) de Jacques Cazotte. Le roman fantastique décrit un monde familier dans lequel se produisent des événements que la raison ne permet pas d’expliquer et qui ont une cause surnaturelle. Le héros, et aussi le lecteur, est amené à hésiter entre une explication rationnelle et une explication surnaturelle.

Le personnage expérimental du roman naturaliste

·               Zola veut analyser dans ses romans l’interaction entre l’individu et son milieu. Il s’agit pour lui de présenter à travers ses personnages certaines données généralisables, tout en empruntant directement à la réalité la matière de ses livres. Pour le chef de file des naturalistes, le roman est un véritable « document humain » scientifique.

III. Comment analyser le roman et ses personnages ?

A. Le personnage et les points de vue : la focalisation

·                Pour raconter une histoire, on doit choisir un point de vue : le romancier décide qui perçoit les événements rapportés. Le mot « focalisation » est issu du vocabulaire photographique : c’est le foyer à partir duquel une photo est prise.

·               1. Le point de vue externe

·               L’auteur s’efface ; on ignore les pensées des personnages, le compte rendu des actions est fait de façon droite, « du dehors ». Seul ce qui est visible de l’extérieur est raconté.

·               «On faisait la soupe, les cheminées fumaient, une femme apparaissait de loin en  loin le long des façades, ouvrait une porte, disparaissait » (Émile ZOLA, Germinal)

·               2. Le point de vue interne

·               Les événements sont perçus à travers les sensations et les pensées d’un seul personnage. On identifie ce point de vue grâce à la présence de verbes de perception, au vocabulaire des sentiments.  On reste donc dans l’ignorance de ce que personnage lui-même ne connaît pas; s’il se pose des questions, on n’en a pas forcément les réponses. Ce point de vue subjectif favorise l’identification du lecteur au personnage.

·               3. Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro)

·               On connaît le passé, le présent, les pensées et les sensations de l’ensemble des personnages. Le romancier prend un pouvoir plus apparent dans le récit. Ce point de vue est très fréquent dans le roman traditionnel (Hugo, Balzac, Verne…).

·               « Toutes avaient les unes pour les autres une indifférence mêlée de défiance qui résultait de leurs situations respectives. Elles se savaient impuissantes à soulager leurs peines. » (Honoré de Balzac, Le père Goriot)

B. Le personnage et le temps : les modalités du récit

·               Le temps romanesque n’est pas linéaire comme le temps réel : le récit peut accélérer ou ralentir l’action, revenir en arrière, s’arrêter brusquement. Les personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complète, certains  ne font que des apparitions épisodiques, la façon dont ils s’inscrivent dans le temps peut donc être très intéressante à étudier.

C. Les relations entre le personnage, l’auteur, le narrateur…

·               Les modes de narration:

·               Le récit est un montage narratif de plusieurs niveaux: l’auteur écrit un roman et délègue au narrateur le soin de raconter une histoire mettant en scène des personnages.   On appelle mode de narration  la façon dont le récit est assuré par le narrateur. 

·               Auteur…narrateur…personnage

Il y a deux modes principaux de narration. Le narrateur extérieur au récit raconte l’histoire à la troisième personne : il semble absent du récit. Le narrateur-personnage est en revanche directement présent dans le récit : il le raconte à la première personne, en tant que héros ou personnage témoin.

D. La caractérisation des personnages

La caractérisation directe:

La caractérisation directe du personnage est constituée par son état civil, ses portraits, sa biographie, un certain nombre de marques explicites qui dessinent progressivement son identité.  Certains auteurs, comme Zola ou Balzac, utilisent majoritairement la caractérisation directe.

La caractérisation indirecte du personnage passe à travers ses réactions face aux événements, son comportement, ses rapports avec les autres, ses paroles : ces éléments dessinent progressivement la personnalité du héros. Flaubert ou Maupassant adoptent davantage la caractérisation indirecte.

 

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