Chapitre XIII ( Thérèse Raquin)


Chapitre XIII : De «  Laurent se donna la tâche… » À «  La tête du noyé éclata de rire »

Problématique : Montrer que la description des cadavres est à la fois réaliste et symbolique  



Travail réalisé par les élèves de la 2nde9 :


I. Une description réaliste

Travail réalisé par les élèves de la 2nde2 : (Travail collectif avec de l’aide)

I. Une description réaliste


1) Zola choisit dans ce texte un sujet choquant. Prouvez-le en analysant le vocabulaire de la mort et les réactions de Laurent.


Réponse 1 proposée par Chad, Antoie, Marius, Benjamin, Yann.
Dans l’extrait, le mot « noyé » revient six fois. Laurent est mal à l’aise « les répugnances… cœur ». Zola essaye à travers une description assez précise « odeur fade » « odeur de chair » de nous faire ressentir ce dégoût. « Cadavre » est aussi répété plusieurs fois.  A la fin, Laurent a peur  « une véritable épouvante ».
La description détaillée des cadavres est ainsi provocateur à l’époque.
Très bien



Réponse 2 proposée par Anouk, Jonell, Zoe Mauger, Lou, Maxence, Leis et Justine :
Dans ce texte choquant, nous pouvons relever le champ lexical de mort qui est très présent : « noyé » « décès » «  cadavre » « la Morgue ».  Ensuite, nous pouvons remarquer les fortes émotions ressenties pas Laurent lors de son passage à la Morgue. Il ressent notamment un « picotement » et un « froid intérieur ». Il semble aussi « trembler » et reste immobile face au corps de Camille qui est décrit d’une façon horrible. En effet nous avons relevé plusieurs expressions décrivant son corps de noyé: il avait la » face ferme et rigide » et le bout de la langue noirâtre. Ces expressions peuvent choquer le lecteur.   

1) Zola choisit dans ce texte un sujet choquant. Prouvez-le en analysant le vocabulaire de la mort et les réactions de Laurent.


Travaillé en classe :
La description détaillée des cadavres est ici provocateur pour l’époque.
Six occurrences du terme « noyé » insistent sur la nature de la mort.
La mention des « corps nus ».
Le public qui vient observer les cadavres étendus sur la dalle de la morgue comme on va au spectacle.
Les réactions de Laurent «  Répugnances », « frissons » montre que le sujet est choquant.
Le lecteur est également écœuré par ces descriptions.

2) L’auteur cherche à décrire la morgue avec objectivité. Montrez qu’il porte parfois un regard scientifique sur les cadavres et recherchez les procédés qui traduisent un point de vue omniscient.

En attente !

La description des cadavres se fait à travers le regard de Laurent tout en prenant un certain recul. Quel point de vue?


Importance de la présence du thème du regard au début du texte: « Il allait droit au vitrage », «  Il collait sa face pâle contre les vitres, il regardait ».
Nous trouvons également certaines observations physiologiques au présent de vérité générale qui donnent l’impression d’une certaine rigueur scientifique: «  Tous les noyés sont gras »…

2) L’auteur cherche à décrire la morgue avec objectivité. Montrez qu’il porte parfois un regard scientifique sur les cadavres et recherchez les procédés qui traduisent un point de vue omniscient.


La description des cadavres se fait à travers le regard de Laurent tout en prenant un certain recul. Quel point de vue?


Importance de la présence du thème du regard au début du texte: « Il allait droit au vitrage », «  Il collait sa face pâle contre les vitres, il regardait ».
Nous trouvons également certaines observations physiologiques au présent de vérité générale qui donnent l’impression d’une certaine rigueur scientifique: «  Tous les noyés sont gras »…

 

3) Les cadavres sont décrits à l’aide de nombreux détails qui rendent la scène réaliste. Relevez les différents adjectifs qui les caractérisent.


Réponse proposée par Alyson, Lina, Lea et Riyad :
Les adjectifs qui décrivent les cadavres sont : « corps nus », « taches vertes et jaunes, blanches et rouges », « chairs vierges », « viandes sanglantes et pourries », « gonflés et bleuis », « peau amollie », »bouillie et désossée », « gras », » v entre énormes », « cuisses bouffies, bras ronds et forts », « haillons verdâtres », « défiguré »

3) Les cadavres sont décrits à l’aide de nombreux détails qui rendent la scène réaliste. Relevez les différents adjectifs qui les caractérisent.


Les noms sont complétés par des adjectifs qui rendent la scène réaliste.
Les noyés étendus, une odeur fade, souffles froids, chair lavée, des tâches vertes et jaunes, blanches et rouges, des corps nus, chairs vierges, viandes sanglantes et  pourries, les six occurrences du mot « noyé »,,,,,

II. Une description symbolique


II. Une description symbolique


4) La dalle où sont exposés les cadavres à la morgue est présentée comme une scène de spectacle. Relevez et analysez tous les éléments du texte qui le prouvent.

En attente !
La dalle est présentée comme une scène de spectacle. Nous pouvons relever plusieurs éléments qui le confirment comme par exemple : « il allait droit au vitrage qui sépare les spectateurs des cadavres » « les vêtements accrochés au mur font penser à des costumes au théâtre », l’utilisation de verbe «  grimacer » qui évoque le jeu théâtral, le champ lexical du regard qui domine dans le texte.

4) La dalle où sont exposés les cadavres à la morgue est présentée comme une scène de spectacle. Relevez et analysez tous les éléments du texte qui le prouvent.

La dalle est présentée comme une scène de spectacle. Nous pouvons relever plusieurs éléments qui le confirment comme par exemple : « il allait droit au vitrage qui sépare les spectateurs des cadavres » « les vêtements accrochés au mur font penser à des costumes au théâtre », l’utilisation de verbe «  grimacer » qui évoque le jeu théâtral, le champ lexical du regard qui domine dans le texte.

5) Les cadavres semblent tout à coup s’animer. Etudiez les verbes qui créent une impression de mouvement et dites en quoi cela donne à ce texte une dimension fantastique.


Réponse proposée par Cassandre, Anissa, Anaïs, Bobby, Mateo et Titouan.
Tout d’abord, les vêtements des cadavres semblent s’animer. On le remarque à l’aide : « des jupes et des pantalons qui grimaçaient » ici, on utilise une personnification pour animer les vêtements.
Ensuite, « un bruit d’eau courante chantait » contient deux figures de style. Une métaphore «  un bruit d’eau courante » qui fait référence aux cadavres des noyés ; ils sont morts dans l’eau, on peut donc dire qu’ils ont fusionné avec l’eau et sont devenus des « cours d’eau ». La seconde est une personnification ; l’eau qui chante.
« Ces haillons verdâtres qui semblaient se moquer avec des grimaces horribles » est une personnification des vêtements. Elle renforce la sensation de gêne qu’éprouve Laurent vis-à-vis des cadavres, donc de Camille.
«  Le nez s’aplatait, les lèvres se détachèrent […]. La tête du noyé éclata de rire » renforce aussi cette idée.
Le passé simple utilisé dans ce passage accentue le sentiment soudain de malaise. Contrairement au reste du texte qu’on utilise l’imparfait juste pour décrire.
Pour conclure, toutes ces figures de style donnent un effet fantastique car il anime des morts, ce qui est impossible, c’est fantastique.

5) Les cadavres semblent tout à coup s’animer. Etudiez les verbes qui créent une impression de mouvement et dites en quoi cela donne à ce texte une dimension fantastique.

Les verbes qui créent une impression de mouvement sont :
« semblaient se moquer », «  La tête du noyé éclata de rire », l’utilisation de l’adverbe «  brusquement » qui donne l’impression que la vie reprend dans les cadavres. Les nombreuses personnifications qui émaillent le texte.
Nous sommes donc dans un univers fantastique.

6) Cette scène montre que Laurent se sent coupable et commence à avoir des hallucinations. Relevez les passages qui décrivent ses sensations et ses émotions, puis montrez que la peur et la confusion dominent. Dites ce que cela laisse présager de la suite du récit.

En attente !
Malgré les frissons qui le secouaient, « la cuisson ardente qui le brûlait au cou » « une odeur de chair lavée qui l’écœurait » « il lui semblait qu’une douzaine d’aiguilles pénétraient peu à peu dans sa peau » « l’humidité des murs semblait alourdir ses vêtements »
« Laurent hésitait », « Il ne savait plus » : cela montre la confusion de Laurent, cette confusion s’accompagne d’une peur croissante ; on passe de «écœuré » à «  épouvante »…

6) Cette scène montre que Laurent se sent coupable et commence à avoir des hallucinations. Relevez les passages qui décrivent ses sensations et ses émotions, puis montrez que la peur et la confusion dominent. Dites ce que cela laisse présager de la suite du récit.


Malgré les frissons qui le secouaient, « la cuisson ardente qui le brûlait au cou » « une odeur de chair lavée qui l’écœurait » « il lui semblait qu’une douzaine d’aiguilles pénétraient peu à peu dans sa peau » « l’humidité des murs semblait alourdir ses vêtements »
« Laurent hésitait », « Il ne savait plus » : cela montre la confusion de Laurent, cette confusion s’accompagne d’une peur croissante ; on passe de «écœuré » à «  épouvante »…


L'analyse des procédés d'écriture de l'extrait du chapitre V de "Thérèse Raquin" de Émile ZOLA

L'analyse des procédés d'écriture de l'extrait du chapitre V de "Thérèse Raquin" de Émile ZOLA:
Le tableau est réalisé par les élèves de 2nde 9 en classe.
Merci à Cassandre, Anissa, Marius, Antoine, Anouk, Anaïs, Bobby, Zoe Mauger et Benjamin d'avoir participé à l'interprétation de la plupart des procédés relevés.


Outils d’analyse
Repérage
Interprétation
Champ lexical
de l'enfance, de la douceur…



« petit Laurent », « des cajoleries
toutes maternelles »

Madame Raquin (mère) considère Laurent comme un enfant. Elle n'a pas le même regard que Thérèse : elle l'a connu enfant.

Discours direct/ indirect











« Elle voulut lui faire oublier son accueil étonné par un flot de souvenirs, par des cajoleries toutes maternelles. »
« il répondait d’une voix claire »
« Figurez-vous(...) cette
administration ! »
« Mais (...) à Vernon ? »

Mme Raquin mère parle au début, mais ses propos ne sont pas rapportés au discours direct.
Camille parle le plus et ses propos sont rapportés au discours direct.
POURQUOI ? Il veut être plus présent que les autres et cela rend Thérèse plus discrète. Il monopolise la parole. Il se vante.

Longueur des
répliques









Laurent énonce des réponses courtes.
Contrairement à Camille.
Figurez-vous (...) cette
administration ! »
« Mais (...) à Vernon ? »
¹ « — Je veux bien »
« — J’ai parfaitement reconnu
madame »

Laurent est très à l’aise et sûr de lui tandis que Camille n’est pas sûr de lui,…

Les répliques de Laurent sont
beaucoup plus courtes que celles de
Camille : c'est un homme calme, posé

Questions
Questions
rhétoriques







« N’est-ce pas Laurent ? Tu vas dîner avec nous. »
« Mais, dit-il à Laurent, tu dois connaître ma
femme ? Tu ne te rappelles pas cette petite cousine qui jouait avec nous, à
Vernon ? »

Camille ne laisse pas le choix de rester à Laurent ; il  l’oblige à rester. Camille veut également montrer que c’est lui qui commande chez les Raquin et qu’il est le maître des lieux.

Camille est le seul à poser des questions : il mène l'échange. Le plus souvent, ce sont des questions qui
n'attendent pas de réponses : il montre qu'il est le maître de la maison.

Anaphore
répétition






1,Par un flot des souvenirs, par des cajoleries maternelles toutes maternelles
2, « il souriait paisiblement, il répondait d’une voie claire, il promenait autour de lui des regards calmes et aisées. »
3. »C’est si vaste, si important »
1,La répétition accentue son côté maternel

2, Le narrateur insiste pour confirmer la confiance de Laurent et son aisance  avec la famille Raquin.
3. On insiste sur la grandeur de son travail ; on exagère.
Exclamation









« Oh ! »
« C’est si vaste, si important, cette administration ! »

L’auteur utilise l’exclamation pour montrer l’enthousiasme de Camille d’avoir retrouvé son ami d’enfance et il est passionné par son travail.
Pronom
personnel
 
s



« Il »
« Oh ! mais, lui, il se porte bien »
« Camille étala ses volumes de Buffon et ses livraisons à dix centimes, pour
montrer à son ami qu’il travaillait, lui
aussi. »

Camille met en valeur Laurent en se rabaissant et également il parle de Laurent comme si il n’était pas présent.
Hyperbole








« Elle n’avait jamais vu un homme »
On veut appuyer sur le fait que Thérèse est impressionnée par la force de Laurent et que, pour elle, Camille n’est pas un homme, c’est toujours un enfant dont on doit s’occuper.
Gradation







1. « Il se porte bien, il a étudié, il gagne déjà quinze cents francs »

2. « grand, fort, le visage frais »

1. Camille insiste sur le fait que Laurent a réussi. :)

2. Camille veut mettre en valeur les qualités Laurent. 
Le champ lexical de la puissance
domine. Ce qui intéresse Thérèse,
c'est surtout la force chez l'homme.
Elle ne s'intéresse qu'au physique.

champ lexical
du regard










« reconnaît, regardait, contemplait, son k regard sur son cou, examinait »
l’examinait avec
curiosité (…) ses yeux rencontraient »
¹ « Laurent en regardant Thérèse en face. » « Sous ce regard droit »


On veut montrer l’importance que Therèse a pour Laurent. Elle semble intéressée car elle le scrute, regarde tous ses détails.

par les regards. Laurent est franc, il n'a peur de rien.

Description:
parties du corps
champ lexical
de la force
champ lexical
du corps
  


« chevelure noire, ses joues pleines, ses lèvres rouges » « ses genoux ;
les doigts en étaient carrés ; le poing », « allure un peu lourde, le dos bombé, les mouvements », « des
muscles ronds et développés, tout un
corps », « de ses poings à sa face », « son cou »

Le narrateur décrit Laurent, qui est mis en valeur. Quelles parties ? La description suit un ordre, celui du regard de Thérèse. Elle est attirée par tout ce qui évoque la force et la puissance, et notamment par les mains.


Enumération
Allitération en [R]








« ce cou était large et court, gras et puissant. »

Le narrateur fait référence à la puissance de Laurent.

Hyperbole
Exagération






« aurait pu assommer un bœuf. »

Elle exagère la force de Laurent.
[cette idée ne peut pas être développée, donc elle doit être
associée à une autre]




                                                       
Métaphore





« son cou de taureau »

Elle le compare à un animal puissant.
Elle aime la force, pas la finesse. Elle a une conception un peu inhumaine de l'
« amour ».


                                                       
Répétition







« Elle arrêta un instant ses regards sur son cou ; ce cou était large et court,
gras et puissant. », « ses yeux rencontraient son cou de taureau »

Elle est attirée par son cou.
POURQUOI ? Comme les mains,
cette partie du corps montre la
puissance du personnage.

Attitude,
état d'esprit.
Champ lexical de la souffrance.






« la jeune femme éprouva une sorte
de malaise. » « Elle eut un sourire forcé » « Elle souffrait. »

Elle cache son mal-être, pour ne pas le montrer. On peut voir
l'évolution du personnage :
intérieurement, elle souffre.
Elle ne peut pas parler. Elle se rend compte qu'elle n'a rien à
faire avec Camille.

Les points de vue.














« Madame Raquin se souvint brusquement… »
« Elle n’avait jamais vu un homme. Laurent… »
Et Thérèse l’examinait avec curiosité, (…) éprouvant
de petits frissons lorsque ses yeux rencontraient
son cou de taureau. »
« Sous ce regard droit, qui semblait pénétrer en
elle, la jeune femme éprouva une sorte de
malaise. » « Elle souffrait »

Le narrateur adopte deux points de vue différents dans cet extrait : le point de vue (interne) de Madame Raquin, puis, surtout, celui de Thérèse (interne aussi) : la description physique de Laurent n'est faite qu'à travers le regard du personnage
éponyme.



Les mouvements littéraires

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