La poésie du XVIIIe siècle


La poésie du XVIIIe siècle

Durant le siècle des Lumières, la poésie se fait plus discrète. Certains poètes accompagnent le mouvement des Lumières, d’autres, au contraire, annoncent le romantisme du XIXe siècle.

Une poésie dans l’esprit des Lumières

·               Avec Voltaire, mais aussi avec André Chénier et Fanny de Beauharnais, la poésie est au service des idéaux et questionnements des Lumières, en se faisant philosophique et politique, voire révolutionnaire.

·               Le tremblement de terre de Lisbonne, en 1755, tue près d’un quart des habitants de la ville. Cette immense tragédie pousse les philosophes des Lumières à s’interroger sur l’origine du mal et sur le rôle de la religion. Voltaire compose à cette occasion un long poème resté célèbre (► Texte A).

Une poésie préromantique

·               Influencés par la naissance du romantisme en Allemagne et en Angleterre, certains poètes comme Évariste de Parny ou Jacques Delille écrivent des poèmes dans lesquels le lyrisme se fait plus dominateur.

·               En 1793, cest au poète Fabre d’Églantine qu’on demande de créer les nouveaux noms des mois du calendrier républicain : « vendémiaire », « floréal » ou « germinal » montrent la fascination pour la nature et le passage des saisons ; ils annoncent le romantisme.

Texte A

·               [...] Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien » ;

·               Accourez, contemplez ces ruines affreuses,

·               Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,

·               Direz-vous : « C’est l’effet des éternelles lois

·               Qui d’un Dieu libre et bon nécessitent le choix ? »

·               Direz-vous, en voyant cet amas de victimes :

·                « Dieu s’est vengé, leur mort est le prix de leur crime ? »

·               Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants

·                Sur le sein maternel écrasés et sanglants ? [...]

Voltaire, « Poème sur le désastre de Lisbonne », 1756.

1. Par quel procédé Voltaire critique-t-il les « philosophes trompés » ?

·               Voltaire appuie sa critique des « philosophes trompés » sur une évocation : aux déclarations positives des philosophes, il oppose les malheurs du monde, et notamment de Lisbonne après le tremblement de terre. Les philosophes utilisent un champ lexical positif : « bien », « libre et bon », « vengé ».

·               Il s’oppose au champ lexical de la catastrophe utilisé par le poète : « ruines affreuses », « spectacle effrayant », « cendres fumantes », « amas de victime », « écrasés et sanglants ». Les arguments hypothétiques des philosophes apparaissent donc peu adaptés face à la gravité de la situation décrite de façon pathétique par le poète.

·               2. Le sous-titre du poème de Voltaire est « Examen de cet axiome : Tout est bien ».
Pourquoi un tel choix, à votre avis ?

·               Dès le titre, Voltaire annonce qu’il va critiquer l’axiome « Tout est bien » : le sous-titre forme en effet un paradoxe avec le titre « Poème sur le désastre de Lisbonne ».

·         Axiome: Proposition considérée comme évidente, admise sans démonstration.

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